|
Pour cela, le mieux c'est
de rejeter d'abord les idées reçues et les formules toutes
faites, comme : " il ne faut pas chercher à comprendre, cela nous
dépasse " etc. ; ce qui 'est une façon commode pour les propagateurs
de "bonnes paroles" et les " annonciateurs d'apocalypse" de bloquer
l'esprit des interlocuteurs tout en se dérobant devant l'inexplicable.
C'est aussi une manière de contester aux autres, en quelque sorte,
le droit de chacun d'avoir sa propre opinion sur la question.
Contestation
qui peut aussi être perçue comme une dépréciation
des capacités intellectuelles des personnes auxquelles elles s'adressent
(en clair: on nous prend souvent pour des imbéciles).
Cette main
mise sur les croyants ( souvent plus crédules que
croyants d'ailleurs ) est tout à fait traumatisante et représente
une entrave à la liberté d'exister en tant qu'individu. Car
elle cherche avant tout à globaliser le problème pour mieux
le cerner en éliminant les aspirations légitimes de
tout individu fondamentalement libre de décider lui-même de
ses convictions et de ses choix. Pour y parvenir, la technique consiste
surtout à organiser leur collectivité comme des troupeaux de moutons (bergers,
brebis saines et brebis "égarées" etc.), afin de mieux les
tondre. Ensuite, comme l'homme est un mouton doué d'intelligence, on lui
fait prendre ses désirs pour des réalités
et les vessies pour
des lanternes en lui faisant
miroiter qu'une vie meilleure lui sera accessible grâce à son adhésion à une autre idée de la vie et de la
mort à travers une théologie donnée qui apporterait
une dimension nouvelle et immortelle à son âme (ou
à son corps), tout en lui garantissant sur la terre un esprit
sain
grâce au
Saint
esprit.
Et le tour est joué ! C'est l'art de transformer des
suggestions théologiques
en convictions débouchant pour
l'intéressé sur un
engagement personnel dans lequel il est prêt à tout donner sans contrepartie
et sans chercher à
comprendre. Comme si le destin d'un homme et ses chances d'avoir une
"autre vie" après
la mort ne dépendaient que de son conditionnement psychique (on
peut aussi appeler ça endoctrinement
) c'est-à-dire de ce
qui se passe dans sa tête, et de son adhésion plus ou moins
entière et totale à certaines pratiques religieuses plus
ou moins farfelues.
Bien sûr cela paraît tentant au prime abord, car personne n'envisage
avec enthousiasme la perspective de retourner un jour à la poussière,
et dans la pratique on se raccroche tout naturellement à toutes
les branches qui passent. Mais il n'y a jamais rien de concret derrière
tout ça, alors à quoi bon ? On fini d'ailleurs par perdre
la mémoire au bout du compte avec l'âge (ou à cause des maladies) et à quoi cela
sert-il alors d'avoir accepté tant de sacrifices et accumulé dans son
cerveau tant d'informations inutiles pendant des années pour être fin prêt à
faire le grand saut,
pour un jour ne plus se souvenir de rien et ne même pas savoir
où l'on saute ?
Or, dans l'absolu, on peut
affirmer sans risquer de se tromper, que l'homme peut très bien
se porter, et même se comporter, ici-bas, sans être convaincu
d'avoir une âme ( ! ), sans que cela ne dérange ou ne nuise
à quiconque, tout en ayant un sens du
bien et du mal tout aussi, sinon encore plus affirmé.
Car en fait l'homme est beaucoup plus lucide et beaucoup plus équitable
en général en restant serein dans un climat dépassionné et dépourvu
de langue
de bois. Et il sait très bien faire la différence entre un coup de
pied au derrière et une caresse, sans le secours d'un curé ! Son
intelligence et son instinct lui suffisent d'ailleurs à eux seuls pour
faire le bon choix entre ce qui fait du bien et
ce qui fait du mal (même un animal est capable de le faire). En tout cas, le
seul fait d'appartenir à une religion n'a jamais empêché un homme de devenir
une brute sanguinaire, bien au contraire ! Sur ce point, mon propos est tout à fait
corroboré par le témoignage du temps qui passe et qui prouve,
si besoin en était, que les belles paroles ne sont jamais
mises en pratique et que de tout temps, toutes religions confondues, les
hommes n'ont cessé de s'embrocher allègrement, tout en clamant
en plus que Dieu était avec eux, et en faisant fi des dix commandements,
dont en particulier de celui qui est le plus transgressé : " Tu
ne tueras point ". Il est donc clair que la vision du
bien
et du mal, côté religions, n'est pas du tout
plus légitime ni plus juste que celle des non-croyants, loin s'en
faut. Or le non-croyant, en revanche, n'étant lié par aucun
serment, pourrait à la limite être excusable.
D'un autre côté,
les démarches de ces chasseurs de conversions ( appelés aussi
"évangélistes"ou "témoins"), aussi divers que
multiples, qui visent surtout à atteindre une situation de monopole,
chacun pour son propre compte et souvent avec des intentions mercantiles
(car il n'en existe aucun qui ne fait pas en même temps appel à
votre portefeuille), ne sont pas du tout innocentes et doivent être
considérées avec beaucoup de réserve et de prudence,
car toutes ces "certitudes contradictoires" (que l'on nomme aussi "convictions
religieuses") qui sont ainsi distillées
de part et d'autre par les spécialistes du "prêchi-prêcha"
aux amateurs de foi surtout
soucieux d'assurer leur propre place dans "l'au-delà", ne peuvent
conduire qu'au blocage des cerveaux et à l'asservissement total,
ce qui est d'ailleurs le but recherché par tous ces "bergers", amateurs
ou professionnels, pour mieux former et encadrer leurs troupeaux. Quant
aux convictions : trop de
convictions opposées sont
toujours à l'origine de graves conflits, il n'y a qu'à voir ce qui se passe
autour de nous chaque jour. En règle générale il serait donc préférable de
rester franchement neutre plutôt que d'avoir une attitude mi-figue mi-raisin
comme dans la religion catholique où la plupart des pratiquants ne le sont
(pratiquants) que pour la façade et ne se gênent pas pour donner des coups de
canifs dans leur foi, ce qui du
coup devient de la mauvaise foi
.Mais l'Église s'en accommode fort bien et
en l'occurrence estime que tout pigeon est bon à plumer.
Mais alors, me direz-vous,
si les choses ne sont pas si claires que cela pourquoi y a-t-il malgré
tout autant de gens qui se laissent prendre ? Et bien, c'est tout
simple. On peut schématiser la question grosso modo sous trois
aspects : il y a ceux qui se
laissent prendre , ceux qui sont
déjà pris et ceux qui en
ont besoin pour donner un sens à
leur vie.
Ceux qui sont déjà
pris, et ils sont légion, le sont dès leur naissance par une transmission
quasi héréditaire et incontournable des coutumes religieuses
(éducation orientée et surveillée - " catéchisation"
à outrance obligatoire à l'école etc.) et qui en
resteront toujours imprégnés, et très peu d'entre
eux auront l'occasion de s'en sortir et d'exprimer leur libre choix durant
toute leur vie ( ils n'y penseront d'ailleurs même pas, car toute
contestation pour eux représenterait une rupture de serment et
une offense à Dieu ).
Le bon sens voudrait pourtant que
les enfants se déterminent eux mêmes à
l'âge où ils sont capables de le faire, de comprendre
et de décider de leur croyance, sinon ils ne sont que des automates,
des sujets " robotisés", dans un but précis, du fait des
martèlements d'esprit pratiqués quotidiennement sur eux, dès leur
plus jeune âge, par leur entourage, leurs géniteurs ou leurs
éducateurs spécialisés qui leur plongent la tête
dans la " bonne sauce" et le "bon moule", au bon moment, chacun dans
sa catégorie. On peut dire que c'est le cas de la majorité des gens,
qui ayant reçu l'empreinte de la société qui les entoure, ne veulent pas se
distinguer ni se marginaliser et se contente d'obéir à la loi du milieu pour
être dans le "bon ton" en se prêtant ainsi automatiquement aux rites
et "sacrifices" locaux, pour être bien vus et vivre tranquille, tout
en restant s'il le faut "non pratiquants". En gros, tous des
hypocrites.
Pour ceux qui se
laissent prendre, c'est-à-dire les déçus, ceux
qui croient sans croire vraiment tout en y croyant, et qui cherchent autre
chose de plus conforme à leurs aspirations, ce sont les plus vulnérables
car ils se laissent souvent guider par le hasard, et pour eux tout fonctionne
et s'enchaîne suivant le principe qui consiste à se dire :
cela ne me coûte rien d'essayer , on va bien voir, et, au moins,
si c'est vrai je ne resterai pas sur
la "touche" au jour
"J" de la fin du monde ( ce n'est qu'après qu'ils déchanteront
quand ils s'apercevront qu'ils sont totalement happés par le processus
infernal de l'endoctrinement auquel ils devront adhérer totalement
physiquement et pécuniairement). Mais avant, c'est comme au Loto
: " on n'est pas sûr de gagner, mais ce qu'il y a de sûr c'est
qu'on ne risque pas de gagner si on n'achète pas le billet d'abord",
alors on tente le coup. Tout le monde se fait son petit calcul personnel,
car pour ce qui est de démontrer ce que c'est que d'avoir vraiment
la foi, on est toujours en train d'essayer d'expliquer aux gens ce que
cela signifie, assez confusément, sans y parvenir puisque les principaux
intéressés ne savent pas trop eux mêmes quoi dire et
que tout est à recommencer depuis des siècles. En bref,
finalement et en réalité, dans la pratique c'est un produit
comme un autre dirait-on et personne n'est jamais tout à fait
désintéressé: ni le"producteur" ni le "consommateur",
selon la loi de l'offre et de la demande.
Bien sûr, il y a
aussi des gens qui ont vraiment besoin
de croire à quelque chose pour donner un sens à
leur vie et pour ce faire sont prêts à se laisser séduire
par les plus éloquents qui leur feront miroiter un monde merveilleux
où ils pourront retrouver certaines " valeurs"
perdues ou piétinées par notre société actuelle;
société où, dans ce domaine comme dans bien d'autres,
il n' y a plus guère de vraies
valeurs car c'est la loi de la jungle qui prédomine
le plus souvent. Et ceux qui écouteront ce discours seront
sans doute piégés aussi, car ils ne se poseront pas la question
de savoir quelle est la valeur de
ces "valeurs" dans un monde sans
valeurs; car ceux qui critiquent le monde imparfait dans lequel
nous vivons en font néanmoins partie et ne peuvent se prévaloir
d'être les dépositaires exclusifs de certaines valeurs existant
ailleurs que sur la terre. Dans le même esprit, on peut aussi se
demander : "Où est la vérité dans tout cela alors
que chaque religion ou pseudo-religion clame avec force ( et quelque fois
avec pertes et fracas) sa propre vérité ?". Et il y
en a vraiment une multitude ! Le fait est qu'on assiste en la matière
à un phénomène d'hallucination collective qui fait
que les gens arrivent à se forger des certitudes à partir
d'un tas d'incertitudes. Stupéfiant non ?
°
La
"VÉRITÉ" étant
"une" et
"indivisible", plusieurs
vérités -ou prétendues telles - ne peuvent
être, en toute logique, qu'un gros
paquet d'erreurs ou de mensonges !
En
partant du principe que ce qui est
"vrai"
c'est ce qui est avéré
comme n'étant pas
"faux".
Et c'est là que
toutes les religions sont confondues dans l'impossibilité où elles se trouvent
de le confirmer. Cela ne les gêne pas pour autant de demander aux incroyants de prouver que Dieu n'existe
pas, alors qu'eux-mêmes sont incapables de prouver qu'il existe.
C'est
un point de vue qui est tout à fait clair, sauf pour les aveugles bien entendu, les porteurs
de lunettes à illusions d'optique, et tous ceux qui, adeptes de la vérité à
géométrie variable, se plaisent à faire du tricot avec leurs neurones en
faisant des nœuds partout pour rendre la vérité encore plus
impénétrable et insaisissable
à leur plus grande satisfaction .
Mais
tout çà dans la détente et la bonne humeur !
|
|